Nous avons encore à Paris des concerts où l’on fait de la musique ; nous avons des virtuoses qui comprennent les chefs-d’œuvre et les exécutent dignement ; des auditeurs qui les écoutent avec respect et les adorent avec sincérité. Il faut se dire cela pour ne pas aller se jeter dans un puits la tête la première.
La religion interprétée, c’est, pour les autres, la religion supprimée, et l’accusation d’impiété, c’est le point de vue des autres sur lui. Il donne des raisons d’obéir aux lois, mais c’est déjà trop d’avoir des raisons d’obéir … Ce qu’on attend de lui, c’est justement ce qu’il ne peut pas donner : l’assentiment à la chose même, et sans considérants.
Il comprend trop bien les droits des autres et du dehors pour leur permettre n’importe quel empiètement, et, quand il est engagé dans une entreprise extérieure, si l’on veut l’entraîner au-delà du point où elle perd le sens qui la recommandait, son refus est d’autant plus tranquille qu’il est fondé sur les mêmes motifs que son adhésion.
"El nazismo adolece de irrealidad, como los infiernos de Erígena. Es inhabitable ; los hombres sólo pueden morir por él, mentir por él, matar y ensangrentar por él."
En ce qui concerne la guerre, voici en quoi nous différons de nos adversaires. Notre ville est ouverte à tous ; jamais nous n'usons de Xénélasies pour écarter qui que ce soit d'une connaissance ou d'un spectacle, dont la révélation pourrait être profitable à nos ennemis. Nous fondons moins notre confiance sur les préparatifs et les ruses de guerre que sur notre propre courage au moment de l'action. En matière d'éducation, d'autres peuples, par un entraînement pénible, accoutument les enfants dès le tout jeune âge au courage viril ; mais nous, malgré notre genre de vie sans contrainte, nous affrontons avec autant de bravoure qu'eux des dangers semblables.
Cet entretien avec Marc Augé a été publié pour la première fois en 1998 dans la revue Argos. L'urgence est de former les enfants à la lecture de l'image, écrivions-nous, déjà.