Sikouloumé

"Or donc, il arriva que Macinga s'en alla épouser des femmes ; toutes eurent des enfants, mais la principale n'en eut point et alors elle fut tournée en ridicule par les autres femmes ; même son mari se moquait d'elle et n'avait aucune considération pour elle.

Elle s'en alla dans la campagne et fit la rencontre d'une colombe ; elle pleurait. La colombe lui demande : – Pourquoi pleures-tu, ma mère ? – Je pleure parce que je suis persécutée ; on se moque de moi parce que je n'ai pas d'enfants ; tous les jours on rit de moi ; on dit que je ne suis pas une femme ! comme si quelqu'un pouvait s'empêcher d'avoir des enfants ! Or, personne ne le peut. Ce n'est donc pas ma faute si je n'en ai point. La colombe lui dit : – Est-ce que tu désires avoir un enfant ? – Oui, répond-elle. – Retourne donc à la maison.

L'oiseau lui donne des haricots, du maïs et des pois. Il lui donne encore un petit paquet d'épines et lui dit : – Quand tu seras arrivée chez toi, tu cuiras tout cela ; quand ce sera à point, tu le verseras dans ton panier rond, puis tu perceras les grains avec une épine et tu les mangeras un à un. Quand tu auras fini, tu iras retourner la marmite au pied du mur de la hutte et tu verras ce qui se passera."

("Sikouloumé", conte ronga, n° 58)