Le Bœuf écorché de Rembrandt est-il une sorte de memento mori ou de leçon de vanité, comme le suggère le site du Louvre ? "Nous sommes de la viande, nous sommes des carcasses en puissance, explique Francis Bacon à la BBC en 1966. Si je vais chez un boucher, je trouve toujours surprenant de ne pas être là, à la place de l'animal."
Dans ce même entretien, Bacon nous invite à voir dans ce pastel de Degas une sorte de "radiographie" : "Vous découvrirez, tout en haut de la colonne vertébrale, que celle-ci arrive presque à passer hors de la peau. Et cela l'empoigne et la tord à tel point que vous êtes plus conscient de la vulnérabilité du reste du corps que si Degas avait dessiné la colonne vertébrale montant naturellement jusqu'au cou. Il la brise de telle sorte que cette chose a l'air de sortir de la chair. Cela donne beaucoup plus de grandeur au tableau, parce que vous avez soudain conscience de la colonne vertébrale aussi bien que de la chair." (1)
Comment tout cela tient ? C'est ce que ces peintres cherchent à comprendre ! "Elle est ouverte et vous pouvez admirer la beauté de son architecture délicate et vaste, teintée de sang rouge, de nerfs bleus et de muscles blancs, comme la nef d'une cathédrale polychrome", écrit Proust.
La crucifixion est un motif récurrent dans l'œuvre de Bacon. C'était comme de peindre un autoportrait, disait-il étrangement.
Note