On est au début du film, J.-L. Trintignant (Georges) tente de faire revenir à elle E. Riva (Anne), qui ne lui répond plus. Première image, il la regarde pour qu'elle le regarde. Il est inquiet. Seconde image, son visage à elle, et son regard perdu. Elle semble ne pas le voir. Ils sont photographiés de trois quarts.
L'affiche |
Le fait de placer ces deux visages sur une même page casse l'effet de champ contre-champ. Leurs regards ne se croisent plus. Les visages, qui ont été détourés, flottent sur la page, comme des masques. Le résultat de cette manipulation : J.-L. Trintignant est quasiment chauve. On ne voit plus le bandeau dans les cheveux d'E. Riva. On leur a coupé le cou. Ils n'ont plus d'épaules. Les mains de J.-L. Trintignant entourant le visage d'E. Riva n'apparaissent plus. Le visage de J.-L. Trintignant est cadré serré au niveau de la tempe. Il est reproduit à une un peu plus grande échelle que celui d'E. Riva.
Les couleurs d'origine ont été remplacées. Le visage de J.-L. Trintignant est comme éclairé par un spot rouge. Les couleurs sont saturées. Un personnage malfaisant ? Celui d'E. Riva apparait en bleu. Une sorte de spectre. Une ambiance de morgue.
La couverture |
Au milieu de la page, les mots HANEKE, AMOUR et MISANTHROPIE sont disposés de telle façon que l'on a l'impression qu'ils tombent les uns sur les autres, comme des quilles, un château de carte ou un bâtiment qui s'écroule, peu importe l'image que l'on retiendra. Ce bel édifice, bâti par M. Haneke, semble nous dire cette couverture, très moche (2), vole en éclats.
Notes