On quitte le domicile de ses parents vers 17, 18 ans pour aller étudier – ou parfois déjà travailler – "en ville", ou dans une autre ville, plus "grande", qui peut être la "capitale" (on va étudier "sur Paris") : "J'ai quitté ce domicile à 18 ans pour partir à Beyrouth, la capitale, afin de continuer mes études universitaires." On va là où se trouve l’université ou l’école de son choix : "À 17 ans, après avoir réussi le concours d'une école de commerce à Paris." ; " À 17 ans, lorsque j'ai eu mon bac, pour aller à l'université à 120 km de chez moi (j'habitais dans une petite ville dans laquelle il n'y avait pas d'université)." ; "La première fois, ce fut à 18 ans pour aller dans l'université de mon choix qui se trouvait à 50 km de la maison." ; "J'ai quitté le domicile de mes parents à l'âge de 18 ans. Je suis partie étudier à l'université, à 200 km de chez mes parents."
50 km, 120 km, 200 km… La distance se mesure en km, parfois en milliers de km : "J'ai définitivement quitté le domicile familial vers 23 ans, quand j'ai quitté la Belgique pour les États-Unis." ; "La première fois à 22 ans pour aller étudier en France. Une deuxième fois à 24 ans pour aller travailler en France."
Certains partent bien avant : "À 14 ans, j'ai commencé l'école secondaire dans un internat où je passais 9 mois sur 12." ; "J’ai quitté le domicile de mes parents à 15 ans pour faire un apprentissage." ; "16 ans, pour suivre mes études secondaires car il n'y avait pas de lycée dans notre petite ville." ; "Quand j'avais 14 ans – je suis allée dans une autre ville pour faire mes études secondaires." ; "À 16 ans, j'ai quitté la maison de ma mère, pour rejoindre une pension, sans savoir que je n'y retournerais plus que pour les vacances."
L’internat ne laisse pas toujours de bons souvenirs : "À 18 ans, pour suivre des études en classe préparatoire, logée en internat. La catastrophe…" Le premier logement véritable est souvent une chambre "de bonne" ou un studio : "J'ai quitté le domicile pour rentrer à l'école normale en pension à l'âge de 15 ans, je retournai tous les week-end à la maison, puis dès que j'ai été en formation professionnelle (avec mon premier salaire), j'ai pu louer une chambre (j'avais 18 ans)." ; "À l'âge de 18 ans, j'ai loué une chambre chez un particulier."
Les étudiants rentrent chez eux le week-end, quand ils en ont la possibilité. Les internes font la "navette" : "Je faisais la navette entre la maison et l'internat depuis la classe de seconde." Certains choisissent d’habiter "à dix minutes" de chez leurs parents : "Je pouvais donc facilement retourner chez eux si nécessaire." C’est une façon d’acquérir progressivement son indépendance.
Parfois, la vie s’accélère : "À 21 ans, je suis partie travailler comme guide touristique à Madère, au Portugal, un an après, je partais en Sicile où je rencontrai mon futur mari et mon futur pays de résidence."
Après les études, le mariage, ou le fait de vouloir vivre tout simplement en couple, semble être la principale cause de départ du domicile familial : "À l'âge de 17 ans. Je me suis mariée (trop tôt) !" ; "À 24 ans, pour me marier et venir au Brésil." ; "À 35 ans, pour me marier." ; "J'avais 22 ans. J’ai décidé d'aller vivre avec ma copine." ; "19 ans, pour rejoindre un homme en Algérie." ; "À 18 ans, pour rejoindre mon fiancé." ; "Quand j’ai eu 17 ans. Après mon mariage. Je suis allée habiter dans la maison de ma belle-mère." ; "À 33 ans… mais je suis Italienne… et donc c'est tout à fait (presque) normal (!) Après mon mariage."
Qu’est-ce qui est "normal" et qu’est-ce qui ne l’est pas ? La société évolue sur ces questions : "J’ai quitté la maison de mes parents à 36 ans quand j'ai pu acheter mon appartement, ça a été difficile car je n'étais pas mariée et ça n’était pas très bien vu de le faire. Maintenant, c'est normal."
Le désir de vivre en couple et le désir de vivre dans une grande ville se conjuguent parfois : "Pour me marier et pour habiter à Lyon, tiens !" Que laisse-t-on derrière soi ? Qu’espère-t-on trouver ? Ce nom de ville ("Lyon") semble ne pas être ici qu’un simple nom de ville.
Il arrive en effet un moment où ça n’est plus tenable : "20 ans. Diplôme en poche, pour aller vivre à l'autre bout de la France, besoin de distance." ; "À 27 ans, il m'a été impossible de partager le même espace avec mes frères et mes parents." ; "J'ai quitté la maison familiale après le décès de ma mère. Mon père voulait se remarier et je n'ai pas pu supporter la situation ! Je suis allée vivre chez ma grand-mère !" Le plus tôt est le mieux : "19 ans, j’ai déménagé parce que je voulais ma liberté." ; "À 18 ans, je suis encore de la génération qui rêvait d'avoir le bac pour partir de la maison ! Chambre en cité U pour la première année de fac, mais aucune importance, le principal c'était la liberté et fini le petit village !"
Est-ce une question de génération ? Qu’en est-il aujourd’hui en France et ailleurs ? "À l'âge de 22 ans, pour être indépendante. Je dois souligner que pour ma génération, habiter chez ses parents après 25 ans était plutôt bizarre." ; "Je suis partie à 21 ans (impossible avant, à l'époque, on était majeur à 21 ans !). Je travaillais déjà et attendais avec impatience de pouvoir quitter mes parents !"
Ce départ se fait aujourd’hui souvent avec la bénédiction des parents : "18 ans. Mes parents m'ont payé un studio pour que je sois indépendante et éviter que nos relations n'explosent." ; "Mon père m'a aidé financièrement à m'installer dans mon nouveau logement et m'a conseillé. Petit à petit, l'oiseau fait son nid."
Certains d'entre vous n'ont pas eu cette chance : "J'avais 20 ans quand j'ai quitté le domicile de mes parents, fuyant les perquisitions du régime militaire, qui a duré une vingtaine d'années."