Un investissement

"L’instruction apporte son lot quotidien de joies et de peines aux enfants et aux parents, mais il s’agit avant tout d’un investissement, écrit Esther Duflo (1) : un enfant plus instruit gagnera plus et mènera (en principe) une vie plus accomplie."

La perception des bénéfices liés à l’instruction fait partie des critères de décision des parents, il faut donc leur faire connaître la valeur de l’instruction, sans pour autant leur raconter d’histoire : "Les progrès de la scolarisation ne pourront se maintenir si la confiance [des parents] dans l’éducation se détériore."

On met aujourd’hui l’accent sur les rendements marchands des compétences en langues étrangères : les différentiels de salaire dont bénéficient ceux qui disposent de compétences linguistiques par rapport aux autres.

Pour Daniel Coste, il faut sortir de cette vision instrumentalisée de l’apprentissage des langues, pour se réinterroger sur ce qui a été très longtemps leur fonction formatrice : "Cet aspect a été critiqué, remis en cause au nom de leur utilité, des besoins langagiers, d’utilisation effective des langues, mais il me semble que l’on est allé un peu loin dans le retour du pendule." (2)

Notes

1. Esther Duflo, Le développement humain. Lutter contre la pauvreté (I), Seuil, 2010. Esther Duflo est professeur en économie du développement au MIT. Elle a enseigné au Collège de France.
2. "Il faut que l’on ait un discours fort sur les valeurs auxquelles on tient collectivement. De quelle société voulons-nous – étant entendu qu’il s’agit de sociétés ayant des dynamiques diverses dans des contextes divers ? Les langues peuvent-elles faire partie d’un projet éducatif ambitieux tenant compte de ces valeurs ? Ou sont-ce de simples auxiliaires pour les individus, les entreprises, le commerce international ? C’est l’enjeu fondamental." Daniel Coste, Franc-parler, juillet 2010.