Le français standard

La notion de "français standard" est problématique.

Ce français se situe quelque part entre d’un côté le français familier, ordinaire, qui serait le français de la rue, pour aller vite, et d’un autre côté le français lettré, cultivé, qui serait celui de la littérature ou d’autres pratiques linguistiques. Il n’est jamais simple de définir une norme car cela demande de définir toute une typologie. Pour ma part, je pense que la standardisation du français est liée fondamentalement à l’école. Le français standard n’est pas le français "de l’école", à proprement parler, mais il correspond au type de normes circulant à l’école ou qui sont exigées dans les milieux scolaires.

J’hésiterais par ailleurs à répondre en termes de "classes sociales". Il me semble difficile en effet de recourir à une sociolinguistique un peu figée qui attribuerait à chaque classe sociale un niveau de langue, comme le faisait Bernstein (1), par exemple, dans les années soixante (le code "élaboré" était réservé aux classes bourgeoises, le code "restreint", aux classes populaires). Cela me semble difficile à cause de l’effet d’homogénéisation de l’école, de l’université, de l’éducation en général.

Note

1. Basil Bernstein (1924-2000).