Ces excès dans l’image et dans l’imaginaire entraînent leur réaction qui peut être violente, mais je ne crois ni à la fin de l’histoire, ni au triomphe de la fiction totale. Dans l’immédiat, il faut penser aux enfants qui se forment dans ce milieu où les images déferlent même s’ils sont souvent plus virtuoses que leurs parents à manier tout ça.
L’urgence est de les former. Alors qu’on apprenait à lire en même temps qu’on apprenait à écrire, notre rapport à l’image est de ce point de vue aujourd’hui tronqué. Nous lisons mais nous n’écrivons pas, nous ne savons pas écrire. Nous sommes soumis à toutes les entourloupes, les effets d’illusion, même s’il n’y a pas recherche systématique de tromperie, parce que nous sommes dans un monde que nous ne maîtrisons pas. Cette force de conviction est liée au matériau et aux multiples possibilités offertes par le montage. Les enfants en font très vite l’expérience. Il faut donc leur apprendre en développant la pratique (des enfants qi apprennent à faire un film vidéo comprennent assez facilement ce qu’est le montage, comment organiser des morceaux de réalité). L’une des priorités est l’éducation à l’écriture.
La société ne doit pas devenir analphabète en termes d’image. La qualité de lecture dans ce domaine est liée à un apprentissage de l’écriture.