Ce faisant, on pense prioritairement à l'image médiatique, télévisuelle, photographique, cinématographique, numérique, moins peut-être à la peinture, la gravure, le dessin, voire à l'image de synthèse ou à l'art vidéo. Mais on emploie le mot image dans d'autres sens comme ceux d'image de marque ou encore d'image mentale ou d'image virtuelle. En fait, l'image semble pouvoir être tout et son contraire : visuelle et immatérielle, fabriquée et naturelle, réelle et virtuelle, mobile et immobile, sacrée et profane, analogique ou numérique… Mais si on se comprend, c'est parce que ce qui demeure précisément dans cette notion transversale d'image c'est le rapport d'analogie, de ressemblance entre l'image (perçue ou imaginée) et quelque chose d'autre.
Ainsi, plusieurs théories peuvent aborder l'étude de ces différents types d'images : mathématique, informatique, esthétique, psychologique, psychanalytique, sociologique, rhétorique… Cependant, la théorie qui se propose d'étudier l'image en considérant son mode de production de sens, la façon dont elle induit des significations et donc des interprétations, c'est la sémiotique visuelle plus couramment connue comme la sémiologie de l'image. Quand on parle de lecture critique, il semble bien que l'on évoque l'approche critique du sens des images plus que de leur esthétique ou de leur histoire. L'approche sémiologique, qui d'ailleurs se nourrit nécessairement des deux autres, semble donc appropriée à l'éveil de l'esprit critique des élèves qui vont pouvoir relativiser le sens produit par l'image d'une part, mais encore et surtout lui reconnaître sa qualité de signe – ou d'ensemble de signes. Cette reconnaissance (ou non) est à nos yeux capitale, car elle détermine le type d'adhésion que nous allons entretenir avec elle.