"Aujourd’hui, on n’a vraiment aucun plaisir d’écrire sur les romans et même sur la littérature en général. On redoute le voisinage de la misérable et charlatanesque critique des marchands ; il y a peu de place pour l’examen tranquille, attentif, comparatif. Les œuvres tendent effroyablement vers la production industrielle, de même la critique. Ou bien on fait grimper l’éloge jusqu’au ciel (plus bas est impossible), ou bien on éreinte ; en d’autres termes : cela reste une affaire privée. D’où vient cela ? De l’inculture et de l’absence d’intérêt de ceux qui critiquent ; ils sont presque aussi incultes et indifférents aux choses de l’esprit, de l’art et de la critique d’art que nombre d’auteurs contemporains."
L'art n’est pas libre, il agit. Écrits sur la littérature (1913-1948), Agone, 2013