Marandénboné

"Il était une sorcière qui avait sept filles d'une grande beauté ; on disait que celui qui passait une nuit avec l'une disparaissait, mangé par la sorcière : car c'est le trait caractéristique des sorcières de se nourrir de chair humaine.

Il y avait, dans le pays de la sorcière, huit frères, dont le plus jeune, à peine âgé de quelques mois, se nommait Marandénboné (l'enfant du mal). Un jour, Marandénboné conseille à ses frères d'aller coucher avec les filles de la sorcière : – Mais, disent-ils, ignores-tu que l'on n'a jamais vu revenir un seul des éphémères amants de ces jeunes filles ? – Suivez mon conseil, affirme Marandénboné, et soyez sans crainte.

Les huit frères arrivent chez la sorcière, qui les accueille très bien et leur sert un copieux repas après lequel elle leur dit : – Allez vous reposer chacun dans l'une de ces sept cases, vous y trouverez d'agréables compagnes pour la nuit."

("Marandénboné", conte soninké, n° 21)