Les dangers des écrans

"Sous le vocable "programme jeunesse" se cachent bon nombre de contenus dépourvus de toute valeur éducative ou développementale ; des contenus ouvertement néfastes à la fois violents, débiles, sexistes, saturés de publicité et/ou destinés à assurer la vente d’une avalanche de produits dérivés. […] Sous le merveilleux parapluie des programmes "tous publics", on trouve de même toutes sortes de productions brutales, anxiogènes, oppressantes, stupides, homophobes, racistes, grossières, bourrées de stéréotypes de genre et/ou truffés de représentations positives du tabagisme, de l’alcoolisme ou des comportements sexuels à risque. […] Et que dire de la merveilleuse signalétique "déconseillée aux moins de 10 ans" qui suggère que des gamins de 10 ans et plus peuvent, sans conséquences, accéder aux émissions de téléréalité les plus dégradantes, avilissantes, vulgaires et bêtifiantes que l’on puisse imaginer : Les Anges de la téléréalitéUndressedLe BachelorLa Belle et ses princes presque charmants, etc."
 
"Nous n'avons trouvé aucune preuve de relation causale entre jouer aux jeux vidéo et des capacités cognitives améliorées. L'entraînement aux jeux vidéo ne fait ainsi pas exception à la difficulté générale d'obtenir des transferts lointains [c'est-à-dire des généralisations depuis un domaine particulier – par exemple, l'apprentissage des échecs – vers un autre domaine différent – par exemple, la capacité à mémoriser un poème] […]. Nos résultats soutiennent l'hypothèse selon laquelle l'acquisition de l'expertise repose, pour une large part, sur des traitements spécifiques, par définition non transférables."

La fabrique du crétin digital, Michel Desmurget (p. 96-97 et 114)