La grande Cérès

Avant tout honore les dieux, et, chaque année, renouvelle tes offrandes à la grande Cérès, en officiant sur l'herbe grasse, quand le déclin de l'hiver est achevé, quand le printemps est déjà serein.
L'extrait
 
Avant tout honore les dieux, et, chaque année, renouvelle tes offrandes à la grande Cérès, en officiant sur l'herbe grasse, quand le déclin de l'hiver est achevé, quand le printemps est déjà serein. Alors les agneaux sont gras, et les vins très moelleux (Tum pingues agni et tum mollissima vina) [décalqué d'Hésiode, v. 585] ; alors le sommeil est doux et l'ombre épaisse sur les montagnes. Que toute la jeunesse des campagnes, à tes côtés, adore Cérès ; en son honneur délaie des rayons de miel dans le lait et la douce liqueur de Bacchus ; que la victime propitiatoire fasse trois fois le tour des moissons nouvelles, escortée par le chœur au grand complet de tes compagnons en liesse, et que leurs cris appellent Cérès dans ta demeure ; que personne ne passe la faucille sous les épis mûrs avant d'avoir, en l'honneur de Cérès, ceint ses tempes d'une couronne de chêne, exécuté les mouvements d'une danse rustique, et dit les formules sacrées.
 
(Les Géorgiques, Les Belles Lettres, I, 338-350)

Remarques

Virgile évoque deux cérémonies avec lustratio (purification par sacrifices), la seconde est plus tardive et précède la moisson ("que personne ne passe la faucille sous les épis mûrs avant d'avoir …").