L'âge d'or

Dans ce billet, publié sur le site de la New York Review of Books, Ian Buruma revient sur la personnalité ambivalente de Mizoguchi.

"Dire que Mizoguchi était un meilleur cinéaste que Kurosawa, comme Godard, ou que Ozu était un meilleur cinéaste que Mizoguchi ne rime à rien. C'est comme si l'on disait que Vermeer était un plus grand peintre que Rembrandt (1)."

"Ces cinéastes, sans compter tous les autres – on pense à Mikio Naruse – font de cette période, qui va du début des années trente au milieu des années soixante, un âge d'or du cinéma japonais." Pourquoi connaît-on de telles périodes d'extraordinaire créativité artistique ? Pour Ian Buruma, c'est là la véritable question. La situation économique, la plus ou moins grande liberté d'expression, le niveau d'instruction, le goût du public, tout cela compte sans doute, mais il faudrait creuser un peu. Dans La peur des représentations (2), Jack Goody montre que si les représentations sont inégalement distribuées dans les sociétés humaines, c'est qu'elles posent avant tout problème, sur le plan cognitif.

Notes

1. L'inverse est peut-être vrai…
2. La découverte, 2003.