Camus

"J'ai envoyé aujourd'hui même la signature que vous m'aviez demandée […]. J'ai toujours eu horreur de la condamnation à mort, et j'ai jugé qu'en tant qu'individu du moins je ne pouvais y participer, même par abstention […]. C'est tout et c'est un scrupule dont je suppose qu'il ferait bien rire les amis de Brasillach. Ce n'est pas pour lui que je joins ma signature aux vôtres. Ce n'est pas pour l'écrivain, que je tiens pour rien. Ni pour l'individu, que je méprise de toutes mes forces. Si j'avais même été tenté de m'y intéresser, le souvenir de deux ou trois amis mutilés ou abattus par les amis de Brasillach pendant que son journal les encourageait m'en empêcherait." (27 janvier 1945)