Un lit d'hôpital, un électrocardiogramme, un chanteur en soutane, une évocation de la Cène, des têtes de mort, une lambada, on n'en peut plus de cette imagerie à l'opéra. Surtout que tout cela est hors de propos. Olivier Py se fait plaisir et étouffe le spectacle. "Seule la musique sauve", paraît-il (1). Cette mise en scène ne nous aura pas permis de le vérifier. Alceste de Gluck méritait mieux.
"“Alceste” can be as moving as that other tribute to conjugal love, Beethoven’s “Fidelio,” but you would never know it from Olivier Py’s ice-cold production at the Garnier, which shows a single-minded determination to expunge the opera of any trace of emotion. Throughout the evening a crew of artists sketches chalk drawings on a vast blackboard, then erases them with sponge mops, starting off with a sketch of the Palais Garnier itself and moving on to many other subjects, all irrelevant. Mr. Py goes to great lengths to avoid having Alceste and Admète even look at each other, so that all their discussions of life and death matters might as well be directed to an empty wall — and indeed they often are."
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Source : The New York Times, 24/09/13
1. "Le caractère transitoire de l'existence, ce sont ces dessins et inscriptions à la craie sur tableau noir, qu'une fascinante équipe de quatre dessinateurs efface au fur et à mesure que l'on passe d'une scène à l'autre. Cet esthétisme est formidablement séduisant mais n'en a pas moins tendance à devenir systématique, au détriment de la sensibilité naïve mais noble qui se dégage des personnages de Gluck." (Le Figaro, 17/09/13) Fascinante cette équipe de dessinateurs ? Formidablement séduisant cet esthétisme ? Ces inscriptions sont d'une indépassable banalité : "Seule la musique sauve", "La mort n'existe pas", "Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder en face."