La première énigme est donc celle de notre origine personnelle (avant celles de l'origine du monde ou de l'existence de Dieu). Tous les problèmes liés aux couples mal bâtis, aux choses que les parents n'ont pas dites (la mère n'a pas dit qui était le père, par exemple) viennent s'engouffrer dans cette image-là. Le pervers qui est particulièrement fasciné par des images d'accouplement cherche à travers elles des choses qu'il a essayé de mettre en place dans ses premières visions de la sexualité, qui tiennent à la sexualité des parents, aux causes du divorce, au fait que le père n'était jamais là.
L'image est un lieu qui permet de poser les questions et qui en même temps les dérobe. Avec le fantasme de castration, tout ce qui est blessure, rupture, est mis en scène à travers ce spectacle de violence, de privation. Il ne s'agit pas seulement d'une énigme globalisante mais de ce qui s'est passé quand j'étais battu, privé très tôt d'un frère, etc. Cette image me permet à la fois d'assumer, de mettre en place, de condenser mais aussi, là encore, de masquer. La difficulté du travail de l'analyse tient au fait que si les images apparaissent assez vite, il faut du temps pour remettre en place le dispositif visuel, et pour ensuite les déconstruire et trouver pourquoi telle image a pris tant d'importance. C'est qu'elle voulait à la fois mettre en place quelque chose d'indicible et que l'on n'en parle plus.