Prolongements

Cet extrait est tiré du film Blow-up d'Antonioni, sorti en 1966. Il s'agit de la scène finale. Des jeunes gens, déguisés et grimés, qui semblent appartenir à une troupe de théâtre, façon commedia dell'arte, se livrent à une sorte de pantomime.

Pourquoi le personnage principal du film accepte-t-il de jouer le jeu ? Auriez-vous fait de même ? Aller au cinéma, n’est-ce pas en quelque sorte faire de même ?

Jouer, c'est se mettre en retrait provisoirement. Pourquoi est-il tellement important de pouvoir le faire ? Winnicott a montré que le travail du thérapeute commence là où le jeu s'arrête. "C'est sur la base du jeu, écrit-il, que s'édifie toute l'existence expérientielle de l'homme. Nous ne sommes plus dès lors introvertis ou extravertis. Nous expérimentons la vie dans l'aire des phénomènes transitionnels, dans l'entrelacs excitant de la subjectivité et de l'observation objective ainsi que dans l'aire intermédiaire qui se situe entre la réalité intérieure de l'individu et la réalité partagée du monde qui est extérieure."

Pour Winnicott, "il existe un développement direct qui va des phénomènes transitionnels au jeu, du jeu au jeu partagé et, de là, aux expériences culturelles."

Extrait

 

Références bibliographiques

Introduction à l’analyse de l’image, Martine Joly, Nathan Université, France, 2001. Cet ouvrage de synthèse a été réédité en 2009. De la certitude, Ludwig Wittgenstein, Gallimard, 2006 (pour la traduction française). Maurice Merleau-Ponty, Le visible et l'invisible, Gallimard, 1964 (sur la "foi perceptive" notamment). Walter Burkert, Homo Necans, Les Belles Lettres, 2005. D. W. Winnicott, Jeu et réalité. L'espace potentiel, Gallimard, 1975. John Gumperz, Engager la conversation. Introduction à la sociolinguistique interactionnelle, Les éditions de minuit, 1989.