Des éléments pris dans le texte lui-même permettent de dater et de situer assez facilement le passage : la Restauration (avec une majuscule), les journées de Juillet, 1814, 1840, dix-huit sous, quartier latin, place de la Sorbonne, les côtes de l’Océan.
Dans la lettre que Lucien envoie à sa sœur, il lui écrit que la vie à Paris y est d’une "effrayante rapidité" : "On apprend plus de choses en conversant au café, au théâtre pendant une demi-heure qu’en province en dix ans. Ici, vraiment, tout est spectacle, comparaison et instruction." Cette vision donne des indications sur la perception que les Français, selon Balzac, avaient alors de Paris (1).
On peut, dans un premier temps, faire des listes de mots allant ensemble, un mot pouvant appartenir à plusieurs listes (on peut demander aux élèves de souligner ces mots en utilisant différentes couleurs). On peut discuter avec eux de la façon de constituer ces listes. Ce travail permet de réfléchir en même temps au sens des mots dans le texte.
En travaillant ainsi sur les mots, on prend conscience du fait que ceux-ci ne sont jamais choisis au hasard. Le choix s'effectue en fonction du système de valeur des interlocuteurs, il dépend des visées conscientes ou inconscientes de l'auteur du texte, et de ce qu'il sait, ou de l'image qu'il se fait, de son interlocuteur, donc de la situation de communication (quelle image donne-t-on de cette jeunesse désargentée ? en voulant faire d’un mal un bien – le manque d’argent permettrait de s’instruire, on voit ici toute l’ironie de Balzac – quel effet cherche-t-on à obtenir ?). Il ne s’agit pas ici de répondre à toutes ces questions, mais de donner quelques clés de lecture.
Note
1. Aujourd’hui, l'opposition entre Paris et la province française – les "régions", selon une nouvelle terminologie – est moins marquée. Mais les différences culturelles ont-elles totalement disparues ? Les gens ne votent pas de la même façon à Paris et en province. Mangent-ils de la même façon ? S'habillent-ils de la même façon ?