Les publicitaires veulent renverser l'image que nous renvoie l’actualité et qui correspond à une réalité (la violence des supporters). En montrant que l’on peut aimer le foot tout en étant "normal", et même plus que normal (pour que le message passe, les publicitaires multiplient en effet les signes qui vont dans ce sens). En laissant également entendre que tout le monde peut aimer le foot, sans exception, et de façon décomplexée, les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes...
Le douzième homme peut être une femme.
Au Japon aussi !
Dans certains pays, c'est au contraire la présence des femmes dans les stades qui semble poser problème, comme le montre le film Hors-jeu de Jafar Panahi – qui pourrait aussi s'intituler "Hors-champ". De jeunes iraniennes tentent d'assister à un match qualificatif pour la Coupe du monde, en se faisant passer pour des hommes. Elles se demandent pourquoi cela leur serait interdit, alors que les Japonaises, elles, le peuvent.
Sur les raisons pour lesquelles on aime le foot, on entretient une sorte de mystère. Les supporters ne cherchent pas à convaincre : on aime ça "évidemment". Le plaisir vient peut-être du fait de pouvoir en parler, et cela des années après. Se construit toute une mythologie : l'"épopée" des Verts.
On se sert très souvent de choses pour parler d’autre chose. Les publicitaires l’ont compris depuis toujours. Ces images ont été fabriquées dans un but précis. Pour parvenir à ce but, ils développent toute une rhétorique (de l'image et du texte). Est-ce que cela fonctionne ? C’est aux personnes visées de le dire mais l’on peut penser que l’humour est un moyen efficace de faire passer le message, l’essentiel étant de ne surtout pas parler des questions qui fâchent, l'envers de la médaille.
Références