"Pour Loic Gouzer, 33 ans, la vente en novembre 2013 d'Apocalypse Now, de Christopher Wool, 26,4 millions de dollars, a été un moment déterminant : "C'était l'une des toutes premières fois qu'une œuvre des années quatre-vingt dépassait les 20 millions. Ça a été le détonateur. Ce tableau valait un de Kooning ! On était dans la cour des grands." Mais ce qui l'a emballé, plus que la somme elle-même, c'est la nature de l'objet en question : une toile blanche avec ces seuls mots : "Sell the House Sell the Car Sell the Kids." Le message qu'envoie un soldat américain à sa femme avant de disparaître dans la jungle dans le film de Coppola. "J'aime le côté le plus noir, le plus cassant-déplaisant de l'art contemporain", reconnaît L. Gouzer. Pour Christie's, tout cela est une bonne façon d'attirer les jeunes."
Faut-il choisir entre ce musée des horreurs et le catéchisme des Kabakov ? (2) Est-ce là tout ce que le Grand Palais a à nous montrer en ce moment ? Un "musée vide" ?
Caroline Broué : "On a besoin de se créer des mondes qui n'existent pas. L'art nous permet de quitter le quotidien (sic). Ce qui est extraordinaire (sic), c'est que vous avez reconstitué la salle d'un musée classique […] mais les murs sont vides. À nous d'imaginer ce qu'il pourrait y avoir sur ces murs et de se laisser bercer par la musique de Bach ? (3)"
Emilia Kabakov : "Dans un musée, normalement, il y a des tableaux (sic). Mais là vous avez la possibilité de vous asseoir confortablement et d'imaginer sur ces murs vides n'importe quelle œuvre qui vous plaise, ça peut être une œuvre de Van Gogh, de Raphaël, ce que vous souhaitez. Tout dépend de ce qui se trouve dans votre mémoire culturelle, dans vos souvenirs du passé. Vous pouvez rester ici en écoutant cette magnifique musique et en imaginant les beaux tableaux que vous allez accrocher vous-même sur ces murs." (4)
Qu'est-ce que c'est bébête !
Notes